Vous vous rappelez peut-être que notre commune a été créée le 29 avril 1881 par séparation des hameaux de Myans et de Chacuzard de la commune de les Marches. D’ailleurs, une des raisons invoquées pour demander cette scission était l’éloignement du village de Chacuzard de l’école située au bourg des Marches, les enfants à cette époque se déplaçaient évidemment à pieds et faire 4km. pour aller à l’école ne les motivaient pas beaucoup !
Le premier bâtiment mairie école était constitué par l’actuelle maison appartenant au diocèse située derrière le restaurant Picard. Au rez-de-chaussée se trouvait la salle de la mairie et l’école des garçons ; à l’étage, l’appartement de l’instituteur. Il y avait une classe pour les filles puisqu’elle apparaît dans les dépenses communales, elle était assurée par les sœurs de St Joseph, nous pensons qu’elle avait lieu dans l’actuelle maison Lévorato appartenant à l’époque au diocèse.
Dès le mois de novembre 1881, l’école était à l’ordre du jour du conseil municipal : exiguïté de la cour, accès par une montée d’escalier, pas de maison d’école pour les filles. Cependant, étant donné la toute nouvelle création de la commune, le conseil considérait qu’il ne pouvait se lancer dans la construction d’une école, sauf si l’état prenait la totalité des dépenses à sa charge …
En janvier 1892, une délibération faisait état de la laïcisation de l’école de filles suite aux lois de Jules Ferry. Pour installer cette classe la commune utilisa la salle de la mairie, celle-ci était transférée à l’étage dans une pièce d’appartement libérée par l’instituteur.
En 1897 la construction d’un groupe scolaire avec mairie était décidée. Les terrains étaient acquis à M. Thévenon ; M.Faga, architecte, était chargé d’établir un projet, il s’élèvera à 29 000F et sera subventionné à 80% par l’état hormis la salle de la mairie entièrement à la charge de la commune.
Le 4 août 1901, le nouveau bâtiment est inauguré, il a été financé par une subvention de 21 330F. et un emprunt de 8 920F. L’ancien bâtiment est vendu à M.Bincaz, lieutenant au 27° Dragon en garnison à Versailles pour 3 250F.
Cette école comporte une classe pour les filles, une pour les garçons et les 2 logements d’instituteur. Elle prend en compte une stricte séparation entre filles et garçon, deux entrées et un mur de 2m. de haut au milieu de la cour. On devine encore aujourd’hui les inscriptions au Nord et au Sud : « école de filles – école des garçons ». On se chauffait avec des poêles à bois alimentés par les élèves et l’eau était tirée du puis située au sud de la cour.
En 1952 d’importants travaux étaient effectués :
– démolition et reconstruction des cheminées, réfection de la couverture et d’une partie de la charpente, chenaux, enduits sur façades.
– Mise aux normes des sanitaires avec salle d’eau, WC, fosse septique, et reprise complète de la plomberie.
– Remplacement de toutes les menuiseries, des parquets, des montées d’escaliers.
– Peinture et installation électrique complète.
De plus, un bûcher et des WC à la turque étaient construits dans la cour de l’école. Le montant des travaux s’était élevé à 4 740 824F. subventionnés à 85%.
Nous pensons que le mur séparant les filles des garçons avait été détruit lors de travaux précédents, puisque la mixité existait déjà.
Dans les années 70 eu lieu une première vague de construction de maisons individuelles par de jeunes foyers. Elle eu pour conséquence l’ouverture d’une troisième classe (68 enfants) à la rentrée de 1975. Dans l’urgence elle fut installée dans la salle de restaurant de l’hôtel Ravier (qui n’était plus utilisée, il était situé à l’emplacement du petit immeuble de l’OPAC).
En 1976 les possibilités de regroupement étaient étudiées avec les communes voisines ; celles-ci n’apportant pas d’éléments intéressants 2 classes préfabriquées étaient louées au département et installées dans la cour.
Bien évidemment cette jeune population avait vieilli et en 1986 le nombre d’élèves tombait à 41, une classe était fermée. Ce processus prit de l’ampleur. N’ayant pas de possibilité d’ouvrir de classe maternelle, les jeunes enfants étaient dirigés vers les communes voisines ou Chambéry, certains ne revenaient pas sur Myans en primaire et malgré la mise en place d’un service de cantine garderie en 1993 (pour un nombre d’enfants inférieur à 10 bien souvent), l’école était sans cesse sous la menace d’une fermeture de classe.
En 1999, les écoles d’Apremont et des Marches ne pouvaient plus accueillir les enfants de Myans en classe maternelle, il était donc décidé, avec l’accord de l’inspection, d’accueillir les enfants dès 4 ans. Une ASEM était embauchée et il fallait trouver une salle pour le repos des plus jeunes, les préfabriqués peu surs ne pouvant plus être utilisés. Pendant les vacances scolaires l’appartement d’instituteur qui servait de rangement était transformé en salle de classe pour les CM. Malgré ces aménagements le nombre d’élèves n’était que de 32 dont 4 enfants de 4 ans et 2 réfugiés du Kosovo. Cependant il y avait un potentiel de jeunes susceptibles de fréquenter une vraie école maternelle. Le conseil municipal décida alors de construire un groupe scolaire avec section maternelle le projet était rapidement mis en œuvre. Ces perspectives étant ouvertes à la rentrée de 2000 le pari était gagné, il y avait 65 élèves dont 28 dans la nouvelle classe maternelle, mais il fallait trouver des locaux en attendant la construction du groupe scolaire.
Comme en 1892 les services de la mairie étaient déménagés à l’étage dans un appartement d’instituteur libéré, la salle de la mairie devenant pièce de repos.
En janvier 2001 les classes étaient transférées dans le groupe scolaire flambant neuf ; une nouvelle ère commençait.
Jeanne Lejeune